// Ma grand mère, cette force de la nature //

1 an que je ne suis pas venue ici. Depuis quelques mois avec l’arrivée de notre deuxième bébé, Charly, et notre nouvelle vie dans notre maison à la campagne, je pense à mon retour, à mon envie d’écrire et de partager sans trouver le temps de le faire.

Aujourd’hui ce temps je le prends pour vous parler de ma grand mère. Pour coucher ces quelques souvenirs ici pour les conserver pour toujours.

Mon 31eme anniversaire sans elle et ma 31eme fête des  grand-mères à l’hôpital. Ma grand mère, ce roc si solide. Elle est si forte et courageuse. Si bien que je la croyais invincible. 

On l’appelle Mémère certains y verront un petit nom vieillot moi j’y vois le mot « mère ». Parce que oui ce fut une deuxième mère. Elle a partagé avec nous ses valeurs et son amour. De chez elle je me rappellerai toujours des pommes parfaitement épluchées sur une petite serviette, de l’odeur de lavande, des petits chats en figurine, du carillon qui fait « tic-tac-tic-tac », de son balcon aménagé en salle de jeux, de la musique du camion à glace à l’heure de la sieste, de son mouchoir coincé dans sa bretelle de soutien-gorge ou dans son bracelet de montre, de ses barrettes pour soutenir ses cheveux, de son médaillon que seuls ses petits enfants avaient le droit d’ouvrir, de son alliance jamais retirée, de ses petites protections entre chaque poêle pour ne pas les abîmer, de ses robes fleuries, de sa boîte à gâteaux toujours bien fournie, du bruit de ses talons sur le chemin du cimetière, de ses vêtements bien repassés, de ses soucoupes sous ses tasses à petites fleurs, du générique des « Feux de l’amour », de « Télématin » ou encore « D’amour, gloire et beauté », des chansons de Frédéric François, de ses petites nœuds et rubans sur ses cadeaux, de l’odeur particulière de son buffet dans l’arrière cuisine, de son sourire lorsqu’elle m’a vu dans ma robe de mariée ou encore du regard qu’elle pose sur mes enfants. Mais je n’oublierai jamais non plus combien ce fut une femme forte, une femme à la vie pas toujours rose, une parisienne qui a connu la guerre et la perte d’un enfant. Une femme travailleuse, indépendante, polie, généreuse, respectueuse, fidèle, gracieuse, humble, sage et fière. Une grand mère tendre, attentionnée et inquiète pour nous. 

Aujourd’hui je l’ai vu affaibli et avoir peur malgré sa force intérieur. Et moi aussi j’ai peur. Peur de ne plus la revoir lorsque je la quitte, peur de ne pas l’avoir assez embrassé, assez senti, peur de ne pas l’avoir serré assez fort dans mes bras, de ne pas avoir assez ri. J’ai peur que tout s’arrête brutalement et de me noyer dans mes larmes. Peur que mon fils l’oublie et que mon second ne la connaisse pas. 

François Truffaut disait :

"La vie a beaucoup plus d'imagination que nous."

Alors faites qu'elle nous réserve encore plusieurs années à tes côtés. 

Ne me quitte pas. Ta nénétte. 

Laura