Charly ou le bienheureux


Mon deuxième enfant.

Enceinte on m'a souvent demandé pourquoi un deuxième enfant? Pourquoi un premier? C'est certainement purement égoïste. Le deuxième un peu moins car c'est aussi pour ne pas laisser le premier seul. Certains me tiennent le discours selon quoi il faut arrêter avec les préjugés sur les enfants uniques, qu'ils ne sont pas plus malheureux que les autres, qu'ils réussissent aussi bien, qu'ils ne sont pas de mauvaises personnes égocentrées. Je n'en ai aucun doute! Ce n'est absolument pas pour cette raison que nous avons décidé d'avoir un deuxième enfant vis à vis de Paul mais simplement pour qu'il ne soit jamais seul durant toutes les étapes de sa vie. Les bonnes comme les mauvaises. Et puis un frère c'est un super compagnon de jeu, non?!

Jusqu'à ce qu'on me pose Charly sur moi le jour de l'accouchement, je doutais, j'avais terriblement peur de ne pas réussir à aimer ce deuxième bébé autant que le premier. L'amour que je ressentais pour Paul était tellement puissant comment pourrais je être capable de plus? A la minute où j'ai vu Charly les doutes se sont envolés. J'ai su que je l'aimerai aussi profondément que son grand frère.


Cependant le sentiment envers chacun est différent. J'ai avec Paul ce lien si particulier, cette fusion, cette complicité, cette reconnaissance envers cet enfant qui m'a fait devenir maman. Avec Charly, j'ai le lien de l'attachement, de la sécurité grâce à l'allaitement "long", je lui suis reconnaissante de faire de moi cette maman beaucoup plus sereine, beaucoup plus sûre d'elle et pleinement épanouie dans sa maternité.

La place de deuxième n'est pas si difficile à vivre que ça je pense chez nous car elle est beaucoup plus cool que la première. Pour Paul nous étions des parents angoissés, stressés, nous avions peur de mal faire, peur de l’abîmer, peur de n'être jamais assez. Alors on a fait confiance aux médecins, aux spécialistes en tout genre, aux psychologues, aux manuels et finalement on a un peu oublié notre instinct. On a oublié de s'écouter. Pour Charly aucune inquiétude, aucune angoisse, je me suis entourée des bonnes personnes, des personnes bienveillantes et j'ai écouté avant tout mon cœur de maman et aussi mon corps. Tout nous a semblé plus naturel, plus simple, comme une évidence.

Alors est ce la conséquence de notre attitude ou simplement son caractère, sa personnalité ? Je n'en sais rien, mais une chose est sûre Charly est un bébé heureux, épanoui et tellement paisible. Il semble en sécurité partout avec ou sans nous. Il est toujours souriant. Les petits maux passent sur lui avec tant de légèreté. Jamais de pleurs, de cris. Il dort comme une petite marmotte (des nuits de 13 voir 14h). Il joue, il interagit beaucoup avec nous. Il est câlin et gourmand. Il est en admiration devant les moindres faits et gestes de son grand frère. Il adore être au jardin. Depuis tout bébé il peut rester des heures à regarder les feuilles des arbres danser avec le vent. Il danse. Il caresse. 

Depuis quelques mois Paul veut grandir, devenir grand, être autonome et libre, il ne jure que par ça. Alors je l'appelle "mon pas si grand" pour protéger mon cœur de maman. Quant à toi Charly tu fais quelques pas et bientôt tu quitteras mes bras. Alors j'en profite je t'appelle "mon tout petit" pour quelques jours encore. Parce que vous voir grandir est un bonheur mais un tel déchirement aussi parce que je n'imagine pas un seul instant ne plus avoir de bébé au creux de mes bras.

Reste cet enfant espiègle, gourmand, doux et plein de vie Charly. La vie promet d'être belle à tes côtés.







Laura




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