La rentrée de Paul

On l'attendait depuis longtemps cette rentrée et la voilà arrivée! Durant ces 2 dernières semaines j'ai reçu pas mal de message de votre part, pas mal de questionnement sur cette nouvelle école, sur ce choix, sur ses conséquences, sur Paul en général, alors j'y réponds en partie aujourd'hui. 

Paul est enfin sorti du système classique offert par l'Education nationale. Système que je connaissais déjà bien avant d'avoir des enfants puisque j'étais enseignante. Système que j'ai vu de l'intérieur, avec ses failles, ses limites, ses incohérences de plus en plus nombreuses. J'y ai vu l'enfance mise à mal par l'institution, par le système et parfois même par les parents. Cette image négative ne s'est pas améliorée avec l'entrée de Paul à l'école. 

Avant toute chose je tiens à préciser que je ne veux blâmer personne et encore moins éventuellement blesser certaines de mes anciennes collègues. On le sait, en France, au niveau éducation, nous sommes nuls, il n'y a pas d'autre mot. Ce qui est mis en place ne fonctionne pas. Cela fait des années que régulièrement des études paraissent comparant le niveau des élèves français avec d'autres pays et que nous sommes loin d’être parmi les meilleurs du classement. D'un point de vue compétence scolaire mais aussi bien-être des élèves. Et d’ailleurs il n’y a qu’à regarder le bien-être des adultes dans notre société pour se poser des questions mais c’est un autre sujet ! Qu'est-ce qui est fait? Rien ou du moins rien de concret, rien de suffisant. On ne tire pas de leçon positive de tous ces pays en tête de classement depuis toujours. 

En ce qui nous concerne nous avons d'abord testé une école privée sous contrat avec l'Etat puis lors de notre déménagement nous l'avons inscrit à l'école publique. Très vite nous avons constaté les effets négatifs sur Paul, il était en souffrance et il perdait le goût d'apprendre. Cette école ne lui correspondait pas. Et je parle bien ici de l'école en tant que service publique en général. Cette école le rendait triste et parfois même violent. Cette école ne lui apprenait aucune valeur importante de vie en société mais plutôt de l'animosité envers les autres. Cette école ne lui transmettait aucune valeur écologique. Cette école le jugeait, voulait le mettre dans une case, voulait le faire plier, voulait qu'il ne bouge pas trop et n'en dise pas trop non plus. Je parle de cette école Républicaine, cette école qui veut qu'un enfant ne dérange pas, ne questionne pas trop non plus et surtout n'en demande pas davantage. Cette école qui colle des étiquettes et qui relève le négatif chez nos enfants mais qui trop rarement souligne leurs qualités. Cette école qui juge sur le physique, qui limite, qui angoisse, qui fatigue. Bref j'ai l'impression que tout cela est loin derrière nous maintenant, il a beaucoup travaillé sur ça avec la psychologue qui le suit depuis toujours et grâce à elle il a réussi à mettre des mots sur ce qu'il vivait, ce qu'il ressentait. Je ne reviendrai pas ici précisément sur ce qui l'a blessé car là n'est pas le sujet mais néanmoins une chose était sûre il était hors de question qu'on lui offre un enseignement si pauvre et qu'on lui fasse subir toutes ces petites violences quotidiennes plus longtemps (attention je ne parle aucunement de violence physique). Nos enfants sont les futurs adultes de demain, ils sont l'avenir, leur éducation doit être une priorité.

Une fois que nous avions fait ce constat, il n'était plus possible pour nous d'attendre que l'Education nationale se réveille, que les dirigeants ouvrent les yeux sur ce qui se passe dans les écoles et prennent les bonnes décisions, que les parents se mettent en colère et agissent, que les enseignants arrêtent de se satisfaire de leurs privilèges et militent pour de meilleures conditions de travail pour les enfants et non pour leur confort personnel. Dans la profession, l'Education nationale on l'appelle le mammouth. Vous avez déjà essayé de bouger un mammouth? Ne serait-ce que de le déplacer de quelques centimètres? J'ose espérer que pour nos petits-enfants les choses auront changé mais pour nos enfants c'est déjà trop tard. Et je baisse les bras. Je n'ai pas la force de me battre contre ce mammouth. Alors il paraît que lorsque l'on n'a pas de courage dans un combat il nous reste la fuite. C'est ce qu'on a préféré.

Loin de moi l'idée de vouloir stigmatiser tous les enseignants car j'ai rencontré des personnes fabuleuses au cours de mes années d'enseignement mais malheureusement ce n'est pas le cas de tous. La faute à qui? A l'enseignant? A l'état qui leur en demande toujours plus? A l'Education nationale qui ne les soutient pas? A la société qui ne les valorise pas? A la reconversion qui est difficile? Au suivi psychologique qui est inexistant? Je ne sais pas mais une chose est sûre pour mes enfants je ne peux pas attendre que ça bouge sans rien faire, je ne peux pas accepter que oui peut-être une année sur deux il aura un enseignant incompétent mais qu'il faudra faire avec. Parce qu'une année sur deux pour détruire un enfant c'est suffisant.

Alors on s'est beaucoup questionné sur l'instruction en famille, sur les différentes écoles alternatives qui existent ici. On a écouté des témoignages de parents et d'enfants ayant sauté le pas, on a regardé des films et des documentaires, on a assisté à des réunions et conférences, on a lu des dizaines de livres sur le sujet, on s'est rapproché du groupe de parents pratiquant l'IEF chez nous, on l'a nous-même pratiqué pendant le confinement. On a pesé le pour et le contre. Tout cela pour rapidement cibler une école. On a alors fait des choix financiers, on s'est investi, on a participé à plusieurs événements, on a visité les locaux plusieurs fois, rencontré les familles et les enseignantes. Notre choix était fait, c'est cette école que l'on souhaite pour nos enfants, c'est cet avenir, ce sont ces opportunités, ces pratiques, ces façons d'être et ces valeurs que nous voulons. Il nous a fallu être patient car la scolarité n'y commençait qu'à partir de la grande section. Désormais, nouveauté de cette année, il y a aussi une classe de petite et moyenne section, nous sommes donc soulagés de savoir que Charly pourra en bénéficier dès le début de sa scolarité.

Voilà nous avons quitté le système, dit aurevoir à l'Education nationale pour une école indépendante hors contrat. Et nous découvrons chaque jour un nouveau petit garçon heureux, épanoui, apaisé qui retrouve confiance en lui, qui est nourri comme il se doit, qui progresse et qui retrouve le goût d'apprendre. Il n'y a pas de miracle, je crois que la différence ici c'est qu'il est respecté, aimé et considéré comme un individu à part entier. 

Et vous? Quel choix avez-vous fait pour vos enfants? Comment se passe leur scolarité? Je serai curieuse d'échanger avec des personnes ayant fait le même choix que nous. N'hésitez pas à me poser vos questions j'y répondrai avec plaisir.





Bonne année scolaire à tous vos enfants et à vous aussi.

Ca m'avait manqué de venir écrire par ici, je vous embrasse.

Laura



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